— Si un invité meurt inopinément chez vous, ne prévenez surtout pas la police. [A. N.]
Amélie Nothomb livre un nouveau roman par année alternant entre
les oeuvres autobiographiques et les fictions inventives. Le fait du prince
appartient à la deuxième classe, sans être de la plume la plus inspirée de
l'auteure. C'est toutefois un ravissement de s'engager dans une telle lecture
où on est aspiré dans un univers quelque peu paranoïaque. C'est ici le vol
d'identité qui devient le tremplin de Baptiste Bordave, ennuyeux fonctionnaire,
vers une autre vie, celle d'un mystérieux scandinave qui aura fait le bizarre
choix de venir terminer la sienne chez lui. L'argument suscite l'intérêt, on
veut savoir. L’intérêt est maintenu tout du long, jusqu’à ce que l’auteure
semble nous laisser tomber à quelques pages d’une fin qu’il est difficile de
qualifier.