Philibert Humm, dont je n'avais encore lu aucun roman, se met en scène dans cette épopée qui débute par une discussion autour de ballons de muscadet. Pour briser le train-train, il annonce tout de go qu'il repart à l'aventure et ses comparses lui suggèrent de devenir hobo. Ce Roman de gare s'articule ainsi comme une revisitation des romans du rail américains, tel Les vagabonds du rail de London, et une transposition dans l'univers de la SNCF avec tout l'humour, l'ironie et le regard moqueur sur la société que cela suppose. Ainsi, c'est avec son pote Simon, qu'il amorcera son aventure en se dotant d'un baluchon et d'une naïveté désarmante. Son objectif ? Repérer un convoi de marchandises qui peut les accueillir clandestinement pour amorcer un parcours ferroviaire français digne d'une odyssée. C'est savoureux. Philibert Humm manie la plume avec allégresse et on ne se lasse pas de ses notes en bas de page loufoques et de ses remarques saugrenues. À lire entre deux arrêts livresques plus sérieux.
Ils n’étaient pas simplement libres ou anticonformistes. Ils étaient l’anticonformisme et la liberté. Des assoiffés d’azur, des poètes, des fous. [P.H.]
Nous décidâmes de longer la grille. Toute grille a sa brèche, comme tout verrou sa faiblesse, toute rivière son gué, toute montagne son col, tout Achille son talon et toute analogie ses limites. [P.H.]
Il n’y a pas d’homme plus courageux que celui qui sait s’arrêter après une cacahuète, dit le philosophe, et je ne suis pas cet homme. [P.H.]