Les yeux du douanier restèrent un moment fixés sur les lignes du passeport qui n'étaient pas écrites en anglais. [C.H.]
À ma première visite à Paris, je déambulais dans les rues du centre de la ville impressionné par la présence de nombreuses artères portant des noms à la mémoire de mathématiciens, il semble qu'il y a près de cent voies de Paris ainsi nommées. Bien que mon voyage n'avait rien de mathématique, j'avais l'impression d'être au coeur d'une partie importante de l'histoire de la recherche en ce domaine. Peut-être que Chandra, le jeune mathématicien indien qui est le protagoniste de ce roman, se sentait-il ainsi en abordant l'Institut-Henri-Poincaré, cet antre de la recherche mathématique sur la montagne Sainte-Geneviève ?
Dans le même voyage, je ne pouvais passer outre Le Musée du Louvre. Attiré particulièrement par les antiquités égyptiennes, j'avais hâte d'être devant Le Scribe accroupi dans lequel je me reconnaissais quelque peu en raison de mes compétences mathématiques comme mon statut de fonctionnaire ou mon intérêt pour l'histoire... J'aurais aimé l'observer autant qu'a pu le faire Chandra.
Ce roman est construit sur deux sphères, celle de Chandra à Paris qui tourne autour de l'IHP et de la Sorbonne, une sphère qu'on pourrait apparenter à un roman initiatique, celle qui fait référence parfois au monde de la recherche mathématique (et à l'incomparable collection de modèles mathématiques de l'Institut) ; et puis celle de l'univers que Chandra a quitté, à Calcutta, ses soeurs, sa famille, une usine de traitement de l'eau où son père travaille et la situation environnementale.Au coeur du roman, dans cette tranche de vie de ce jeune mathématicien, on trouve l'écrit, le message, la trace laissée pour les générations qui viennent. J'ai aimé même si je m'attendais à un roman où l'univers mathématique serait plus présent.
- Combien de lignes de définition faut-il pour écrire la démonstration de l'intégrale de Riemann ? Il y eut un silence. Dans les premiers rangs, un étudiant répondit : 42. [C.H.]
Chandra regardait le long des berges les canards qui dormaient au soleil. Leur tête vert émeraude ou beige tacheté de brun était enfuie dans leur plumage soyeux. Ils formaient des virgules au bord de l'eau. [C.H.]
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