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vendredi 20 mars 2020

L'affaire Arnolfini - Jean-Philippe Postel

À Londres, les jours de beau temps, une étrange forme humaine s’offre au regard des promeneurs sur Trafalgar Square, juste devant l’entrée de la National Gallery.  [J.-P.P.]
Quel tableau ! Que j'aimerais pouvoir contempler l'original à la National Gallery de Londres ! Mais, examiner une reproduction de cette toile est déjà fascinant. L'allure des personnages, la mise en scène, la position du couple, le mystérieux miroir et ce qui s'y reflète, tout cela et bien plus nous ensorcèle et on veut, comme l'auteur, en savoir plus sur la genèse de ce tableau et l'histoire des diverses interprétations qu'il a suscitées. Même si la page titre de cette publication annonce un roman d'investigation, nous ne sommes pas vraiment en face d'une oeuvre de fiction, mais l'enquête minutieuse engagée par Jean-Philippe Postel a quelque chose de romanesque. De l'identité des personnages représentés jusqu'au lien qui les unit, du mois de l'année 1434 où le tableau a été peint jusqu'à la nature du message que Van Eyck a pu vouloir transmettre, des multiples détails présents ou absents jusqu'au reflet d'une certaine réalité, tout cela nous engage dans une exploration palpitante et on accompagne volontiers l'auteur dans sa démarche prospective. Je ne regarderai plus jamais cette toile sans penser aux secrets qu'elle recèle.
La vérité est au fond du puits. Il n’est que de s’y pencher pour la découvrir et alors on ne voit qu’elle. [J.-P.P.]
Appréciation : 3,5/5
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On peut aussi écouter un épisode de l'émission Les Regardeurs sur France-Culture à propos du tableau Les époux Arnolfini https://bit.ly/392mhVu

dimanche 8 mars 2020

Quasi-lipogramme en A minor ou La réintroduction - Emmanuel Glais

Début septembre, en Europe, c’est le retour des bouteilles consignées. [E.G.]
Un cri! Voici comment m'est proposé ce récit! Voici comment ce texte m'est révélé. Un cri où une lettre est perdue, détournée, envolée. L'objet du conte est tout de même ce cri d'une personne en devenir, d'un être en essor, qui cherche, qui se cherche, qui court vers une vie, vers une existence et un sens. Une lettre perdue qui, elle, donne un style tout en énergie, tout en rythme. Preste et vif comme le flux de pensée d'une jeunesse remuée, fugitive et bohème, tel le flot d'un printemps inconnu et inédit, en rupture et en quête de soi, une poursuite ininterrompue vers l'extérieur, vers dehors, outre Montfort-sur-Meu. Un cri, donc, et l'oeil d'un jeune homme sur une société qui se meurt.

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J'ai aimé cet exercice qui a dépassé la contrainte pour nous transposer en toutes lettres ce que le protagoniste vit de ces quelques saisons, de ces quelques trimestres, de ses tribulations à la recherche d'appareils délaissés jusqu'à l'enchevêtrement de ses relations.
Si tu venais à poursuivre, Hubert-Félix te décevrait. Parfois, il vaut mieux ne pas savoir. De toute façon, il n’y a jamais eu d’intrigue et c’est volontaire, je ne suis pas un intrigant. [E.G.]

Appréciation : 4/5 

mardi 29 octobre 2019

Vingt-trois secrets bien gardés - Michel Tremblay

Il est installé dans sa chaise haute qui trône dans le bow-window de la salle à manger, là où pendant les fêtes on dresse le sapin de Noël. [M.T.]
C'est en utilisant la troisième personne que Michel Tremblay jongle avec ses souvenirs retrouvés et nous offre, en conservant ainsi un certain recul, des tranches de vie s'étalant sur plusieurs périodes. En ligne pas si droite qu'on pourrait le croire avec d'autres livres qu'il a commis tels  Les vues animées, Douze coups de théâtre ou Un ange cornu avec des ailes de tôles, Michel Tremblay use de sa plume pour livrer quelques épisodes de l'existence d'un jeune garçon du Plateau qui se nommait, lui aussi, Michel Tremblay. C'est avec candeur qu'il nous offre ainsi de courts moments teintés de tendresse et d'émotion, des instants parfois amusants, parfois embarrassants. On a toujours le sentiment de le connaître ou de l'avoir connu ce jeune Michel et on ne peut sortir de cette lecture qu'avec un large sourire.

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Sur Rives et dérives, on trouve aussi :

Tremblay

Michel

Les vues animées 

08/02/2014

Tremblay

Michel

Offrandes musicales

15/12/2021

mardi 24 septembre 2019

À vos ordres, colonel Parkinson - François Gravel


Je n'ai jamais été doué pour les sports. [F.G.]

François Gravel, un auteur québécois dont j'apprécie particulièrement la versatilité et la simplicité de la plume, nous livre ici un récit tout à fait personnel. Il fait état du choc provoqué par une rencontre avec un diagnostic pas banal livré par un médecin spécialiste : « Vous êtes atteint de la maladie de Parkinson... ». Comment réagir à une telle annonce? Gravel, lui, utilise l'arme qu'il connait le mieux: l'écriture. Il nous décrit donc, face à ce verdict, ses états d'âme, sa façon d'apprivoiser cette nouvelle venue, ses symptômes et leur évolution, mais, il aborde également un volet documentaire en s'informant sur l'histoire de la maladie, ses différentes formes ou les parkinsonnés connus. Tout cela est exprimé dans un court essai personnel avec le ton particulier que Gravel sait si bien donner à ses textes, un ton qui mêle l'humour, l'intime, la gravité et la tendresse.
J’ai longtemps cru que le parkinson était une maladie. Je m’aperçois aujourd’hui qu’il s’agit plutôt d’un cours de philosophie.  [F.G.]

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Sur Rives et dérives, on trouve aussi :

Gravel
François
Fillion et frères 
Gravel
François
La petite fille en haut de l’escalier
Gravel
François
Vous êtes ici
Gravel
François
Voyeurs, s’abstenir 

dimanche 16 juin 2019

L'oeuvre du Grand Lièvre filou - Serge Bouchard



À l'origine des temps, le Lièvre Filou a créé la Terre en courant un peu partout sur une île minuscule perdue à la surface de l'océan universel.
[S.B.]
L'anthropologue, commentateur de la société, chroniqueur du monde, instigateur de réflexions, conteur, chercheur de sens, inspirateur, observateur, guide dans les méandres de l'histoire de l'américanité et de la nordicité, Serge Bouchard, de sa plume aiguisée comme de sa singulière verve, a regroupé ici un ensemble de chroniques parues dans le magazine Québec Science. Voilà d'admirables commentaires qui constituent le résultat de cinquante années de voyages sur les chemins de terre comme ceux d'asphalte au travers l'étendue qui paraît sans limites du territoire créé par le Grand Lièvre filou. Architecture, développement de territoire, toponymie, histoire et géographie, critique, nature, cours d'eau et espace, Serge Bouchard s'intéresse à notre façon d'habiter le monde et met simplement de l'avant le respect et la mémoire qu'on doit à la nature et à l'environnement. Voilà un ensemble de textes qui suscite de façon remarquable la curiosité et la réflexion.

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Sur Rives et dérives, on trouve aussi :

Bouchard

Serge

Elles ont fait l’Amérique. De remarquables oubliés, tome 1 

30/06/2016

Bouchard

Serge

Un café avec Marie

30/12/2022


mercredi 8 mai 2019

La petite fille en haut de l'escalier - François Gravel

J'ai deux ans, pas plus. [F.G.]
François Gravel met ici sa plume dotée d'une écriture simple et son don pour nous raconter des histoires pour emprunter un nouveau registre en nous narrant des éléments de souvenirs. En fait, il s'agit du récit de sa mère qui, née en 1916, a été élevée dans un presbytère par un oncle curé avec les contraintes que cela peut supposer et la cuirasse qu'elle s'est alors construite.  Cuirasse qui se traduira dans son insensibilité aux émotions des autres et, par là, dans une incompétence certaine au rôle de mère qu'elle a pourtant eu à tenir pour six enfants issus d'un triste mariage. François Gravel raconte sa mère par divers épisodes et anecdotes et il porte un regard critique sur sa relation avec elle peut-être pour se délester d'un questionnement et d'un état d'âme qui bouleversent. Peut-il pardonner à sa mère de l'avoir peu aimé?

Mais, entendons-nous, bien qu'intéressant et de lecture aisée, ce n'est pas le meilleur opus de François Gravel.

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Sur Rives et dérives, on trouve aussi :


Gravel
François
À vos ordres, colonel Parkinson

Gravel
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Fillion et frères 

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