samedi 28 juin 2014

Je suis né un jour bleu - Daniel Tammet


Je suis né le 31 janvier 1979. Un mercredi. Je le sais parce que dans mon esprit, le 31 janvier 1979 est bleu. Les mercredis sont toujours bleus, de même que le nombre 9 ou le bruit d’une dispute. [D.T.]
L'itinéraire personnel de Daniel Tammet m'intriguait. Je l'avais vu en entrevue, je connaissais ses dons de mémorisation, son amour des nombres et ses capacités hors du commun dans l'apprentissage des langues. J'avais compris qu'il vivait avec le syndrome d'Asperger et qu'il avait des perceptions synesthésiques. Ce texte autobiographique nous permet de s'insérer dans cette expérience de l'autisme de haut niveau. L'écriture simple et directe de Tammet nous fait pénétrer dans la tête de quelqu'un qui, au courant de son évolution, découvre ses différences, expérimente sa relation avec le monde et explore ses possibilités. On ne lit pas Je suis né un jour bleu pour la qualité de la plume, mais pour ce qu'elle nous révèle de l'univers souvent impénétrable d'un autiste.

J'ai, dans la pile de mes lectures en attente, un autre livre de Daniel Tammet : L'Éternité dans une heure : la poésie des nombres. Je suis assuré que j'y retrouverai un regard unique sur les mathématiques et l'univers des nombres.

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Sur Rives et dérives, on trouve aussi :


Tammet
Daniel
L’éternité dans une heure, la poésie des nombres

mercredi 18 juin 2014

Sous peine d'être ignorant - Argument vol.15 no 1



La culture générale en vingt-cinq essentiels

Pour souligner leurs quinze années d'existence, la revue Argument nous a livré un manifeste réunissant vingt-cinq essais présentant, via un choix qui ne se cache d'avoir été arbitraire, les éléments de culture générale que devrait connaître aujourd'hui une ou un jeune de vingt-cinq ans pour porter sur le monde un regard averti et critique. Cela va de J.S. Bach à Galilée, de Dreyfus à Darwin, du Moyen Âge aux Droits de l'homme, des Lumières au totalitarisme. Chacun des textes, rédigés par des passionnés, nous dresse un portrait éclairant sur un personnage, sur un lieu, sur une notion, sur un événement, etc. 

Le plaidoyer envers la culture générale passe ici par l'exemple et c'est en nous offrant accès à quelques pans de cette culture qu'on veut nous convaincre. Si l'argument porte, les vecteurs de l'exposé sont autant de sources de nouvelles connaissances, de nouvelles compréhensions, de regards renouvelés, de nouvelles étincelles vers des lectures à venir, vers de nouvelles découvertes.Les éditeurs de cette revue font le choix de la culture générale plutôt que l'éducation marchande. 

vendredi 30 mai 2014

L'art de penser - Les Grands Dossiers des Sciences Humaines no 34


Est-ce qu'il y a une façon de penser proprement philosophique? Qu'en ont dit quelques philosophes? Le magazine Sciences Humaines, avec ce grand dossier, met 15 philosophes au banc d'essai. C'est toujours une lecture agréable que celui d'un panorama de l'histoire philosophique. Ce panorama rapide n'a pas la prétention de livrer un texte définitif sur ces philosophes et leurs idées, loin de là. On livre plutôt ici un regard biographique rapide pour se centrer sur les idées maîtresses concernant la pensée philosophique. J'ai particulièrement apprécié l'article Science et philosophie, une histoire d'amour en cinq actes de Jean-François Dortier qui, en quelques pages, dresse un tableau éclairant de cette relation particulière qu'entretient la philosophie avec la science.

samedi 1 mars 2014

Le scandale de Zacharias Ascaris - Nicolas Dickner

Tout débuta il y a cinq ans, bientôt six. [N. D.]


Le Scandale est un court récit de Nicolas Dickner, auteur québécois que j'affectionne. Il s'agit d'un cauchemar de libraire, un tourment pour lecteur, une angoisse d'écrivain, une hantise pour bibliothécaire. 
Je n'en dis pas plus sinon que j'ai plongé tête première dans ce petit conte et que je l'ai lu d'une seule respiration.

Le scandale de Zacharias Ascaris


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Sur Rives et dérives, on trouve aussi :

Dickner
Nicolas
L’Encyclopédie du petit cercle 
Dickner
Nicolas
Six degrés de liberté 
Dickner
Nicolas
Tarmac 

L'élégance du hérisson - Muriel Barbery

— Marx change totalement ma vision du monde, m’a déclaré   ce   matin   le   petit   Pallières   qui   ne   m’adresse d’ordinaire jamais la parole. [M.B.]
Tiens, encore un roman dont la trame se déroule entièrement sous la même adresse. Cette fois-ci, c'est le "7 rue de Grenelle, un bel hôtel particulier avec cour et jardin intérieurs, scindé en huit appartements de grand luxe, tous habités, tous gigantesques". Certains explorent ce type de romans pour trouver un mode d'emploi de la vie, pour ma part je recherche La vie, mode d'emploi. Mais, contrairement à ma lecture fétiche, ici, nous ne parcourerons pas l'ensemble des espaces habités de l'hôtel. Nous serons surtout dans la loge de la concierge, Renée, qui sera avec Paloma, une jeune désespérée au regard de l'absurdité de la vie, l'une des protagonistes de cette histoire de choc des classes, de ce conte où deux voix se succèdent pour décrire la réalité changeante de leur immeuble et de ses habitants. Si les deux voix n'ont pas la même histoire de vie, l'une a cinquante quatre ans, l'autre assume ses douze années, elles partagent une approche philosophique, un certain angle de vue sur le monde. Dans cet univers établi, un atome libre venu du Japon viendra bouleverser l'équilibre et une autre histoire débute.
Travaille-t'on sur Platon, Épicure, Descartes, Spinoza, Kant, Hegel ou même Husserl ? Sur l'esthétique, la politique, la morale, l'épistémologie, la métaphysique ? Se consacre-t-on à l'enseignement, à la constitution d'une œuvre, à la recherche, à la Culture ? C'est indifférent. Car, en pareille matière, seule importe l'intention : élever la pensée, contribuer à l’intérêt commun ou bien rallier une scolastique qui n'a d'autre objet que sa propre perpétuation et d'autre fonction que l’autoreproduction de stériles élites — par où l'Université devient secte. [M.B.]
Ceux qui savent faire font, ceux qui ne savent pas faire enseignent, ceux qui ne savent pas enseigner enseignent aux enseignants et ceux qui ne savent pas enseigner aux enseignants font de la politique. [M.B.]
Le futur, ça sert à ça : à construire le présent avec des vrais projets de vivants. [M.B.]