samedi 1 mars 2014

Le scandale de Zacharias Ascaris - Nicolas Dickner

Tout débuta il y a cinq ans, bientôt six. [N. D.]


Le Scandale est un court récit de Nicolas Dickner, auteur québécois que j'affectionne. Il s'agit d'un cauchemar de libraire, un tourment pour lecteur, une angoisse d'écrivain, une hantise pour bibliothécaire. 
Je n'en dis pas plus sinon que j'ai plongé tête première dans ce petit conte et que je l'ai lu d'une seule respiration.

Le scandale de Zacharias Ascaris


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— Marx change totalement ma vision du monde, m’a déclaré   ce   matin   le   petit   Pallières   qui   ne   m’adresse d’ordinaire jamais la parole. [M.B.]
Tiens, encore un roman dont la trame se déroule entièrement sous la même adresse. Cette fois-ci, c'est le "7 rue de Grenelle, un bel hôtel particulier avec cour et jardin intérieurs, scindé en huit appartements de grand luxe, tous habités, tous gigantesques". Certains explorent ce type de romans pour trouver un mode d'emploi de la vie, pour ma part je recherche La vie, mode d'emploi. Mais, contrairement à ma lecture fétiche, ici, nous ne parcourerons pas l'ensemble des espaces habités de l'hôtel. Nous serons surtout dans la loge de la concierge, Renée, qui sera avec Paloma, une jeune désespérée au regard de l'absurdité de la vie, l'une des protagonistes de cette histoire de choc des classes, de ce conte où deux voix se succèdent pour décrire la réalité changeante de leur immeuble et de ses habitants. Si les deux voix n'ont pas la même histoire de vie, l'une a cinquante quatre ans, l'autre assume ses douze années, elles partagent une approche philosophique, un certain angle de vue sur le monde. Dans cet univers établi, un atome libre venu du Japon viendra bouleverser l'équilibre et une autre histoire débute.
Travaille-t'on sur Platon, Épicure, Descartes, Spinoza, Kant, Hegel ou même Husserl ? Sur l'esthétique, la politique, la morale, l'épistémologie, la métaphysique ? Se consacre-t-on à l'enseignement, à la constitution d'une œuvre, à la recherche, à la Culture ? C'est indifférent. Car, en pareille matière, seule importe l'intention : élever la pensée, contribuer à l’intérêt commun ou bien rallier une scolastique qui n'a d'autre objet que sa propre perpétuation et d'autre fonction que l’autoreproduction de stériles élites — par où l'Université devient secte. [M.B.]
Ceux qui savent faire font, ceux qui ne savent pas faire enseignent, ceux qui ne savent pas enseigner enseignent aux enseignants et ceux qui ne savent pas enseigner aux enseignants font de la politique. [M.B.]
Le futur, ça sert à ça : à construire le présent avec des vrais projets de vivants. [M.B.]

samedi 8 février 2014

Les vues animées - Michel Tremblay

[Archives, août 1993]


La Mort faisait vraiment beaucoup de boucane en fumant.  [M.T.]
J'ai bien aimé le contact avec Michel Tremblay via cet "essai" biographique à saveur cinématographique. Tremblay se raconte au travers douze films de son enfance. Cinéphile à douze ans, il nous fait le portrait de ses expéditions de la rue Fabre, sur le Plateau, vers le Théâtre Outremont à l'autre bout de la ville dans un quartier où on "doit" parler bilingue et où les gens du Plateau font des ménages. Ce jeune préadolescent se retrouve perdu "abandonné" sous le petit pont du Parc St-Viateur alors qu'il attendait la prochaine prestation d'un film. 
J'ai adoré et cela m'a redonné le goût de me plonger dans les fictions de Tremblay.

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lundi 27 janvier 2014

Un été avec Montaigne - Antoine Compagnon

Les gens seraient étendus sur la plage ou bien, sirotant un apéritif, ils s'apprêteraient à déjeuner, et ils entendraient causer de Montaigne dans le poste. [A.C.]
Ce petit recueil m'avait interpellé lors d'une visite de la librairie Mollat à Bordeaux, la ville de Montaigne. J'ai compris qu'il faisait suite à une série de capsules radiophoniques diffusées en été sur les ondes de la radio française. La version écrite reproduit-elle les capsules? Quoiqu'il en soit, on est en présence ici d'une lecture accompagnée des Essais et cet accompagnement est agréable, utile et enrichissant. J'aurais voulu en citer des pans entiers.
Le monde n'est qu'une branloire pérenne : toutes choses y branlent sans cesse, la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d'Égypte : et du branle public, et du leur. [Essais, Montaigne]  
 
La philosophie est la science qui nous apprend à vivre. [Essais, Montaigne]
C’est « une très douce médecine que la philosophie, car des autres on n’en sent le plaisir qu’après la guérison, celle-ci plaît et guérit ensemble (…) On a grand tort de la peindre comme inaccessible aux enfants et avec un visage renfrogné, sourcilleux et terrible. Il n’est rien de plus gai, de plus allègre et peu s’en faut que je ne dise folâtre. Elle ne prêche que fête et bon temps ». [Essais, Montaigne] 
Que scay-je? [Devise de Michel de Montaigne] 
Les humanistes ne sont pas encore des hommes des Lumières, et Montaigne n'est pas un moderne. [A.C.] 
La parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui l'écoute.  [Essais, Montaigne] 
Plus il y a de marches et degrés, plus il y a de hauteur et d'honneur au dernier siège. Nous nous devrions plaire d'y être conduits, comme il se fait aux palais magnifiques, par divers portiques, et passages, longues et plaisantes galeries, et plusieurs détours.  [Essais, Montaigne] 
Et au plus élevé trône du monde, si ne sommes-nous assis, que sus notre cul.  [Essais, Montaigne]

dimanche 5 janvier 2014

Moi René Tardi prisonnier de guerre au Stalag IIB - Tardi


Nos chefs magnifiques nous avaient donné l'ordre de découvrir l'ennemi et de le détruire. [T.]
Au cours des années 80, René Tardi, encouragé par son fils, couche, dans de petits carnets à anneaux, l'histoire de son expérience de guerre, de conducteur de char fait prisonnier jusqu'aux presque cinq années au Stalag IIB. Trente ans plus tard, Tardi reprend l'histoire et tente d'exprimer la colère de son père dans cette magnifique bd. C'est en fait une oeuvre magistrale qu'il nous livre ici en noir, en blanc et en émotions. Tardi s'exprime par la voix de sa représentation imaginée comme l'enfant qui écoute l'histoire de son père tout en y étant projeté. La forme et l'angle de vue de ces événements sont caractéristiques de ce que fait Tardi, il utilise la ligne claire dans un dessin simple, mais riche de détails documentés, c'est le quotidien et des personnages qui ne sont pas des héros qui occupent l'espace et le décor réaliste.


Tardi, avec cette oeuvre toute personnelle, démontre encore sa grande habileté à susciter chez moi toute une gamme d'états et d'émotions.

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Casse-pipe à la nation